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Une histoire de résilience – Carl Poirier de la Ferme HLF

À chaque année, pour moi, l’anniversaire du Marché de l’Outaouais (MDO) est une occasion de se rappeler “l’importance de persévérer et de croire en ses rêves”.

C’est en 2006, lors d’une réunion du comité de la “Table Agro” du CLD Papineau que nous avions discuté de la possibilité de créer un marché virtuel pour permettre aux producteurs de la région de faire la mise en marché de leurs produits à travers un site web, en utilisant une boutique en ligne.

En collaboration avec la TCAO (Table de concertation agro-alimentaire de l’Outaouais) de l’époque, il y a eu une première rencontre tout juste avant la période de Noël, et c’est à ce moment que nous avons vu la volonté des citoyens, qui désiraient participer activement à ce mode de mise en marché afin d’avoir accès à des produits frais, locaux, à l’année longue.

2007 a été consacrée à la mise sur pied de la coopérative qui s’appelait au départ le MSRO (Marché de Solidarité Régional de l’Outaouais). Beaucoup de temps et d’énergie ont été dédié pour la mise sur pied de la première version du site web, Olivier Rousseau y a joué un rôle-clé par son implication dévouée.

Ce fut finalement en 2008 que nous avons débuté les premières livraisons, qui se faisaient à chaque 2 semaines au début. Nous n’étions que quelques producteurs à fournir des produits, ce n’est qu’après quelques mois que les producteurs ont vu le potentiel de cette forme de mise en marché “circuit-court”…

Déjà en 2009, plusieurs producteurs ont fait la demande afin d’adhérer à la coopérative, ce qui a permis d’augmenter l’offre et ainsi de susciter l’intérêt chez les consommateurs.

Il y a eu plusieurs déménagements au fil des ans, mais dès le départ, la formule de la “vente en ligne” a connu un succès…il y avait un “buzz” pour l’achat local et cette popularité a permis d’attirer de plus en plus de membres, de plus en plus de bénévoles…

Puis il y a eu l’atteinte d’un plateau dans les ventes vers 2013-2014. Les produits locaux devenaient de plus en plus accessibles en épicerie et les consommateurs nous disaient de plus en plus qu’il était difficile pour eux de faire un détour dans le Vieux-Hull en fin de journée les jeudis pour venir chercher leur commande…Nous devions nous renouveler…mais les finances précaires représentaient un frein à notre croissance.

Au printemps 2019, le C.A de l’époque a convoqué une rencontre extraordinaire pour essayer de mettre sur pied un plan d’action afin d’éviter la faillite du MDO.

Le MAPAQ, la TAO et le CDROL ont été impliqué dans ce plan d’action et un partenariat avec le Marché Mobile est né afin de créer des points de chute satellites sur le territoire du Grand Gatineau, pour aller rejoindre les membres-consommateurs dans leurs arrondissements respectifs.

La situation s’était rétablie un peu, juste assez pour maintenir nos finances sur un “respirateur artificiel”…

Et la pandémie du COVID19 nous a frappés en mars 2020…ce fut comme une explosion…les ventes du MDO ont quintuplé du jour au lendemain.

Il aura fallu ce “malheur” social pour que les consommateurs prennent conscience de la “valeur” locale que représente la disponibilité de produits locaux frais.

Naturellement, cette situation représente maintenant un beau défi pour l’ensemble des producteurs, car nous devons maintenant augmenter notre production pour rééquilibrer notre offre avec cette nouvelle demande…si nous voulons continuer à fidéliser nos consommateurs.

Cela implique donc des investissements à faire, pour augmenter les surfaces de cultures, autant en champs qu’en serres…

Rédaction de plans d’affaire, évaluations technico-économiques en fonction du risque, embauche de personnel supplémentaire…un beau “casse-tête” !!

Mais cette histoire vraie démontre l’importance de la persévérance et l’importance de la collégialité, du travail d’équipe.

Lorsqu’on est “replié sur soi-même”, (lorsqu’on considère les autres producteurs de la région comme des compétiteurs plutôt que comme des partenaires, afin de stratégiquement maintenir une constance dans l’offre des produits, ce qui va nous aider collectivement à maintenir la fidélité des consommateurs)…cette attitude narcissique ne peut mener qu’à l’échec.

C’est pourquoi cette année, j’ai décidé de conserver des bulbes de Narcisse dans un frigo (pour faire une vernalisation) et de “les forcer à fleurir à l’avance”, pour Pâques, qui représente la renaissance…c’est un symbole fort qui vient faire écho à cette légende admirable de Narcisse rend sensible la stérilité d’un amour qui tourne autour de soi, la stérilité d’une connaissance qui est un repliement sur soi.

La narcisse en potée fleurie est à présent disponible au Marché. Ne manquez pas votre chance!

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